dimanche 21 novembre 2010

Quand le placement de produit va trop loin

Vous le savez, l'important n'est pas de cacher le placement de produits mais d'en cacher son intention commerciale en l'introduisant de la manière la plus naturelle possible.

Le célèbre soap opera américain Des jours et des vies semble avoir oublié la nuance. Vous avez ici l'exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire !

La polémique a fait grand bruit cette semaine et a été amplifiée par de nombreux sites américains (CNN, The Hollywood Reporter, Fox News, Brandchannel...). En cause, le célèbre soap opera "Days of our lives". Plus connu en France sous le titre Des jours et des vies, le feuilleton est diffusé depuis 1991 chaque matin sur France 2 et depuis 1965 outre-Atlantique !

Dans l'un des épisodes, Melanie (Molly Burnett) vante les bienfaits des céréales Cheerios.







L'extrait est surréaliste. Durant près de 20 secondes, les téléspectateurs ont dû croire avoir raté le début de la pub. Tout simplement car ce placement de produit s'apparente à un spot de publicité en bonne et due forme. Melanie (Molly Burnett) explique notamment à Nathan (Mark Hapka): "Ce n'est pas seulement pour le petit-déjeuner (...), ce sont des céréales complètes avec seulement un gramme de sucre, ce qui est parfait pour que je rentre dans mon maillot de bain cet été."


Dans le deuxième extrait, on peut voir Caroline (Peggy McCay) en train de réconforter Sami avec la marque chinoise de surgelés "Wanchai Ferry".





Au cas où le téléspectateur aurait manqué la "subtilité", l'actrice raconte: "J'en ai préparé pour les enfants un peu plus tôt et ils n'en avaient jamais assez." Encore plus incroyable, à croire que la production manque vraiment d'argent, Caroline en rajoute une couche en précisant très naturellement: "Et c'est un repas complet, parce qu'on peut en manger avec du riz."

Du coup, on n'est plus étonné de voir un pique-nique romantique se transformer en une séance de téléshopping encore une fois toute en subtilité. Appréciez vous-même...




Espérons que ce dérapage, largement critiqué dans les médias américains, restera une exception. Si ce n'est pas le cas, les téléspectateurs US auront bientôt bien du mal à savoir s'ils sont tombés sur une pub ou sur une série en allumant leur poste de télévision...


lundi 1 novembre 2010

Product Place Me


Un tout nouveau site vient de débarquer dans l’univers du placement de produits!
Son objectif est clair : rendre le placement de produits plus simple.

Product Place Me souhaite faciliter la mise en relation entre les producteurs de contenus et les entreprises cherchant à placer leurs produits ou leur marque.

Pour cela, pas besoin d’algorithme ultra compliqué, il suffit de s’inscrire au site en précisant son activité : producteur ou annonceur. Et le tout, gratuitement.

Dès les premières explications sur le site, le ton est donné. Priorité au scénario. C’est pourquoi le site ne veut que des scénarios terminés avec des possibilités de placements et non des placements organisés autour d’un scénario pour alibi.

PPM se propose donc de récolter et compiler les propositions des producteurs de contenus et de les envoyer par mail aux marques inscrites sur le site.

Selon sa page Facebook, le site est très ouvert en ce qui concerne les productions : films à gros budgets; séries télé, web séries, et même spots de pub.

Bref, ce service a l’air très attractif et nous ne manquerons pas de vous tenir informés des réalisations de PPM !

Pour aller visiter ce nouveau site c’est ici et pour suivre son activité sur les réseaux sociaux c’est ici ou encore .


mercredi 22 septembre 2010

Le "Product Displacement" et "Reverse Product Placement" viennent réinventer le genre

Il est temps que l’on se penche sur un phénomène que nous n’avons pas encore eu l’occasion d’aborder dans ce blog et qui pourtant prend de l'ampleur sur les écrans. Je parle ici du product displacement ou du reverse product placement.

De quoi s’agit-il ?

Le product displacement consiste en l’imitation d’une marque, existant dans la réalité, par un produit « looks like » ou « sounds like » ; l’idée étant bien sûr que la marque intégrée dans la fiction soit facilement identifiable pour les téléspectateurs. Vous n’y avez peut-être jamais fait attention, mais le résultat est plutôt convaincant.
Gladys Santiago, qui tient le blog Product Displacement, en a répertorié un certain nombre, majoritairement extrait de la série culte Les Simpsons.














A l’inverse, pour le reverse product placement, le produit n’existe pas dans la réalité. En revanche, il reçoit un engouement tellement fort que les industriels s’en emparent pour soulager la frustration des consommateurs.

Rappelez-vous la compagnie de crevettes Bubba Gump de Forrest Gump ou les Bertie Bott’s Beans issus des aventures de Harry Potter.







Finalement, quel est l’intérêt de recourir à ces méthodes plutôt qu’au placement de produit classique ?

Il semblerait que ces marques de fiction soient plus efficaces d’un point de vue marketing que les marques qu’elles imitent et qui recourent au product placement classique. Evidemment, cela ne fonctionne qu’avec des marques jouissant d’une forte notoriété dont le logo, le code couleur ou le nom sont immédiatement identifiables.

Le procédé fait également appel à l’imagination du téléspectateur. De quelle façon? Au lieu de se sentir agressé par un énième message publicitaire lorsqu’il se prélasse devant sa série, le consommateur lambda fera la démarche de reconnaître et identifier la marque imitée ; il se sentira valorisé et intelligent.

Scott Barnett, ancien président de Bubba Gump affirmait « nous avons appris par le biais d’études de marché que le passage du film au restaurant était logique dans l’esprit du téléspectateur ». Et d’ajouter « cela nous a donné un avantage grâce à l’immédiate identification de la marque. D’un autre côté, si vous ne délivrez pas la qualité attendue, la marque n’a pas beaucoup de chance de perdurer ».

Revenons en France. Le groupe Justice a fait l’expérience du reverse product placement en 2007. Dans son clip D.A.N.C.E, les T-shirts que l’on voit à l’écran n’existaient pas dans la réalité et n’étaient donc pas commercialisés. Mais ces T-shirts ont créée une telle demande que les producteurs ont fini par créer une édition limitée, disponible chez Colette.





Ces exemples témoignent une fois de plus de la force du placement de produit, ou de ses dérivés, dans les fictions ou autres clips musicaux. Attention tout de même aux effets pervers ; certaines marques ont fait une mauvais expérience de product displacement et ont été utilisées dans des situations nuisant à leur image et à leur réputation.


Source: Ruth Mortimer, Brand & Business Blog


mercredi 15 septembre 2010

Le tie-in: une marque, un film

Alors que le placement de produit montre encore des signes de timidité dans les productions cinématographiques françaises, les Etats-Unis ouvrent une nouvelle fois la voie avec le dernier film de Galt Niederhoffer, The Romantics.



Sorti le 10 septembre dans les salles outre atlantique, le film au casting de rêve (Katie Holmes, Josh Duhamel, Adam Brody, Anna Paquin) nous transporte dans un drame romantique, quand l’amour, l’amitié et la rivalité font basculer le destin des personnages.

La marque de vêtements J. Crew réalise ici un coup de maître en habillant tous les personnages du film, designant notamment une robe de mariée. Mais J. Crew va plus loin que ça et se sert de la promotion du film pour faire sa propre communication, comme le montre sa dernière campagne de pub.





Habilement intégrés dans le scénario, les costumes et les formalwear de la marque, souvent délaissés par les jeunes, réunissent désormais tous les ingrédients pour séduire cette cible.

Galt Niederhoffer explique « L’histoire parle d’un groupe de jeunes d’une vingtaine d’années, juste avant qu’ils ne deviennent réellement « adultes »; les vêtements constituent une grande part de leur identité. »

The Romantics offre un formidable exemple de communication tie-in, ou comment une marque et un film peuvent servir des intérêts communs.



Source: The Romantics features product placement from J. Crew


jeudi 12 août 2010

Direct 8 épinglé par le CSA

L’affaire, relayée par un grand nombre de sites internet, a fait grand bruit dans le paysage audiovisuel français. La chaîne Direct 8 vient de se faire épingler par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel pour avoir utilisé le placement de produit de manière injustifiée.

Au cœur de la tourmente, une fiction intitulée « Ma Super Croisière ». Diffusée du 19 au 30 avril 2010, cette série de 8 épisodes mettant en scène plusieurs animateurs au côté de personnalités telles que Valérie Bègue, Jacques Séguéla ou Cyril Hanouna a pris ses quartiers à bord du MSC Poesia de la compagnie MSC Croisière.



Dans sa décision, le CSA explique que « “Ma Super Croisière” “met en avant de manière totalement injustifiée les marques et services de la société organisatrice et de l’agence”. Et d’énumérer: “le titre de l’émission reprend le logo, les initiales et la typographie de la marque de la société concernée ; l’essentiel des scènes a lieu sur le paquebot de la société, dont les nombreux plans de coupe montrent régulièrement les atouts, le nom, la marque ainsi que les prestations qu’il met à la disposition des passagers ; chaque escale fait l’objet d’une mise en valeur appuyée, faisant la publicité du circuit réalisé par cette croisière en Méditerranée ; la série fait également la publicité de l’agence, en montrant régulièrement son logo lors de chaque épisode, mais aussi en valorisant la créativité de son vice-président, l’efficacité et la rapidité de la campagne produite”.

Compte tenu de tous ces éléments, ce programme constitue une publicité clandestine prohibée par l’article 9 du décret n° 92-280 du 27 mars 1992 modifié relatif à la publicité, au parrainage et au téléachat”, conclut le communiqué.
Et toc!


mardi 13 juillet 2010

Quand les marques se mettent au football

Alors que la Coupe du Monde vient de se conclure par une victoire de l'Espagne, il semblerait que l'équipe d'Iker Casillas ne soit pas la seule gagnante.

Les marques se sont largement invitées sur les terrains tout au long du Mondial, profitant des caméras du monde entier pour faire leur publicité.

Zoom sur la France... Louis Vuitton a réalisé l'un des placements de produits les plus remarquables de l'histoire du sport. Le trophée de la FIFA a été présenté par Fabio Cannavaro sur le terrain dans un monogramme Louis Vuitton Voyage.




Cet exemplaire unique, entièrement réalisé à la main, a été fabriqué dans les ateliers d'Asnières.

Rappelons-nous que le match a été regardé par plus de 24 millions de téléspectateurs en France. Ce chiffre laisse imaginer les quelques autres millions de personnes qui auront reconnu la célèbre griffe française...

Rien à dire, joli coup de pub!


La marque de téléphone finnoise, Nokia, n'est pas en reste et a marqué les esprits grâce au décolleté du top Larissa Riquelme.



Selon certaines informations, le fabriquant aurait demandé au top paraguyen de mettre le téléphone dans son décolleté, ce qui n'a pas manqué d'attirer l'attention des téléspectateurs. A noter qu'elle avait également un logo Axe peint sur son sein gauche pendant le matach Espagne-Paraguay.

Aucune information ne peut cependant confirmer qu'il s'agissait bien d'un placement de produit rémunéré. Mais entre nous, je serais bien étonnée de la gratuité de ce geste...


Source: www.productplacement.biz

vendredi 2 juillet 2010

Plus beau le produit

La récente délibération du CSA autorisant le placement de produit dans les fictions télévisées fait des émules et suscite de nouvelles vocations. L’objet de toutes les convoitises ? Le feuilleton à succès Plus Belle la Vie suivi par près de 4,5 millions de téléspectateurs chaque jour.

Le Figaro annonce ce jour que Clear Channel compte bien profiter de cette manne publicitaire en proposant d’incruster dans les épisodes de la série des panneaux d’affichage virtuels. Habillés aux couleurs de l’annonceur, ils seront installés au cœur de la fiction.

Un aperçu de ce que cela pourrait donner...




Le groupe vient de conclure, avec la bénédiction du CSA, un accord avec la maison de production Teflfrance et France Télévisions.

«Nous avons entamé des discussions avec l'ensemble des producteurs et diffuseurs français, afin d'implanter nos panneaux dans une large palette de fictions télévisées. Nous pourrons ensuite les combiner en fonction des profils d'audience et de la pression que recherchent les annonceurs. Ce n'est pas un coup, mais bien un deuxième réseau que nous sommes en train de mettre en place. Au lieu de nous acheter de l'implantation physique dans les rues, les marques s'offriront du temps d'exposition dans les programmes», explique Philippe Baudillon, président de Clear Channel France et ancien directeur général de France 2.

Le principe ? Une insertion publicitaire prévue toutes les 26 minutes. «Nos tarifs sont calculés d'abord sur la taille du panneau visible à l'écran, puis sur la base de l'horaire de diffusion et sur le prix moyen du spot sur la chaîne concernée», détaille Philippe Baudillon, qui affirme «n'attendre aucune forme de mise en valeur des panneaux par le scénario».

Enfin, Philippe Baudillon voit «pour les annonceurs, l'occasion d'être présents en télévision à des horaires où la publicité est désormais supprimée sur les chaînes publiques et, pour le cinéma, la possibilité de promouvoir des campagnes interdites sur les chaînes hertziennes».

Les panneaux étant incrustés en postproduction, pourquoi ne pas imaginer des affiches L'Oréal Paris dans Desperate Housewives ou Peugeot dans Les Experts ? Clear Channel y songe. «C'est l'horizon qui s'offre à nous, même si les questions de droit sont très complexes à résoudre», relève Philippe Baudillon. Le virtuel fait sauter les frontières du réel.

mardi 29 juin 2010

Jean on the Roch

Le site Pure People l'annonçait il y a quelques jours, Jean-Roch, le créateur des incontournables VIP Room, revient à ses premières amours avec son nouveau single My Love Is Over.

Après un teasing glitter très prometteur, il a choisi le jour de la fête de la musique, le 21 juin, pour dévoiler l'intégralité de son clip. Entre une tenue très paillette et des danseuses peu habillées, Jean-Roch entend enflammer les nuits d'été.

Mais là n'est pas le sujet. Une fois encore, le placement de produit s'est discrètement invité. Deux marques apparaissent à l'écran: Everest Poker et Happy Wines.
Pour le premier, montré de manière assez flagrante à 0'55, il s'agit de faire la publicité de son site de poker en ligne.

Pour Happy Wines en revanche, il s'agit d'une grande première. Placée par l'agence Casablanca à 1'18, la nouvelle marque de vin au design original, espère se faire connaître en intégrant le placement de produit dans sa communication.

Alors efficace ou non ? Rendez-vous dans quelques semaines, nous les contacterons pour évaluer les éventuelles retombées...



Quand les marques s'intéressent à la littérature

Le placement de produit, habitué aux plateaux de cinéma, à la télévision, aux clips musicaux ou aux jeux vidéos s'invite dans un nouveau genre, la littérature.

Surnommé "publifiction" par Mireille Hardy, les marques ont fait une entrée fracassante dans la littérature avec "l'affaire Fay Weldon", auteur anglais à succès, en 2001.

Mireille Hardy étudie dans un document très intéressant ce fruit de l'union entre une entreprise et un romancier, et se pose la question de savoir si les mots du marketing transparaissent derrière l'écriture romanesque. Quelles en sont les conséquences?


Morceaux choisis...

" La publifiction est un véritable partenariat entre un auteur et une entreprise. J’en donnerai quelques exemples.



En 2001, Fay Weldon fut le premier auteur à écrire un roman entier sur commande d’une entreprise.

Le bijoutier italien Bulgari lui a versé une somme non divulguée pour que son nom figure une douzaine de foisdans un roman. Fay Weldon a écrit The Bulgari Connection et largement rempli son contrat.

À l’origine, il s’agissait d’un tirage limité de 750 exemplaires destinés à être offerts aux meilleurs clients du bijoutier. L’éditeur a ensuite proposé de le commercialiser en librairie.



Contrairement à tous les cas précédents, passés pratiquement inaperçus, l’affaire Weldon a fait grand bruit, probablement à cause de la personnalité et de la réputation de l’auteur, féministe engagée et Companion of the British Empire. La publication de l’ouvrage de Fay Weldon a provoqué des dizaines d’articles et de protestations de syndicats d’écrivains, certains libraires refusèrent de vendre le livre.

La polémique provoquée par « l’affaire Weldon » a créé un précédent et les marketeurs se sont rendu compte que les livres sont pleins de promesses pour le placement de produit. Selon le PDG de Bulgari, une publicité dans un magazine n’offre qu’un espace limité pour parler de son produit, qui se trouve, de plus, en concurrence directe avec les autres marques. Dans un roman, l’attention du lecteur sera monopolisée sans crainte des rivalités.

Avec Carole Matthews, le placement de produit se transforme en véritable partenariat commercial. Cet auteur écrit des romans du genre chicklit (roman à l’eau de rose pour jeunes femmes modernes).

Dans la version originale de son avant-dernier opus, The Sweetest Taboo, l’héroïne conduit une Volkswagen Beetle.

Dans le format de poche paru quelques mois plus tard, la voiture s’est transformée en une Ford Fiesta.

Entre temps, l’auteur avait signé un contrat avec la firme Ford précisant sa mission – attirer les jeunes femmes actives vers la Fiesta.

C. Matthews apparaît en vedette sur le site Web du constructeur automobile, annonçant qu’elle publiera chaque mois une nouvelle « promouvant la Ford Fiesta de manière éhontée ainsi qu’un concours de nouvelles pour découvrir de jeunes auteurs – la seule contrainte est de citer la marque automobile. L’auteur, qui a publié l’année dernière You Drive Me Crazy, fait également la promotion du véhicule dans des galeries commerciales.

C. Matthews et Ford trouvent un intérêt mutuel dans ce partenariat : l’écrivain profite des moyens mis à sa disposition pour élargir sa notoriété, le constructeur espère augmenter ses parts de marché.

L’industrie automobile a récemment pris conscience de l’écart entre la représentation masculine de la voiture et celle de la femme. Elle a également pris la mesure du manque à gagner. Ford s’est attaché les services d’un auteur de fiction afin de promouvoir un certain type de véhicule parmi les jeunes femmes en Grande-Bretagne. Le directeur marketing de Ford souligne ainsi l’adéquation entre l’image du produit, la cible choisie par le constructeur et le lectorat de l’auteur."


Je vous invite vivement à découvrir son étude!

mercredi 9 juin 2010

Placement de produit: efficace ou non?

Avec le soutien du Syndicat National de la Publicité Télévisée (SNPTV), l’Ere du Temps lance la première analyse internationale consacrée à l'efficacité du placement de produit.

A l’occasion de la récente ouverture du placement de produit aux fictions TV et aux vidéo-musiques (délibération du CSA du 16 février 2010), il était important de faire le point sur cette technique de communication encore mal connue en France.




Le placement de produit ne représente encore très souvent qu’un incident sporadique pour beaucoup d’annonceurs, alors que d’autres, comme les constructeurs automobiles, l’ont intégré depuis longtemps dans leur stratégie de communication, ou l’utilisent de plus en plus fréquemment, tels les secteurs High Tech : ordinateurs, téléphones portables, lecteurs MP3, etc.

L’ère du Temps, avec le soutien du SNPTV, a donc recensé et analysé les preuves d'efficacité qui poussent ces annonceurs vers le placement de produit, et les meilleures pratiques à adopter pour optimiser son impact, qu’il s’agisse de fictions, de jeux vidéo, de clips musicaux ou de contenus Internet.

L’analyse réalisée et synthétisée dans un rapport de 160 pages s’appuie ainsi sur plus de 90 études menées à travers le monde, qui ont été sélectionnées pour la robustesse de leur méthodologie et leur contribution majeure dans la connaissance de cette technique de communication. En cela, cette approche constitue une première en France.



Mettre en place un placement de produit efficace


Concernant le placement dans les fictions, l’étude révèle plusieurs enseignements.

Une mémorisation non garantie : les marques optant pour un placement « furtif » dans les décors (nom de la marque ou logo) peuvent ne laisser aucune trace mémorielle consciente,

La force du placement réside dans les effets de la mémoire implicite : il active la préférence de marque sans que celle-ci soit explicitement mémorisée,

Un placement récurrent dans une fiction TV peut générer jusqu’à 35% de part de marché supplémentaire auprès des consommateurs exposés,


Dans le cadre d’une campagne TV, un spot de 30 secondes est plus performant pour activer le souvenir publicitaire de la marque.




Un placement de produit améliore l'image de la marque


Selon cette étude, un placement de produit, parce qu’il amplifie les transferts de valeur du contenu à la marque, peut faire quasiment jeu égal avec un spot pour améliorer l’image de la marque.

D’autre part, la combinaison placement + spot permet d’obtenir jusqu’à 11 points de souvenir publicitaire supplémentaire par rapport à un spot seul,

C’est l’intégration au scénario (citation orale, utilisation par les acteurs, rôle positif dans une scène) qui booste l’impact du placement de produit en termes de mémorisation, avec un rapport qui peut être de 1 à 10, comparé à un placement non intégré,

Le sport est le contenu le plus générateur d’image pour les marques,

Dans les émissions de flux, ce sont les dotations cadeau (autorisées sous certaines conditions en France) qui sont les mieux mémorisées,

L’efficacité des placements subtils dans les jeux vidéo est assurée par la multi-exposition qui compense, à travers les expositions répétées, les effets négatifs de la concentration et de l’excitation provoquée par le jeu,

La présence dans les clips musicaux permet de cumuler l’efficacité liée au placement de produit dans une fiction et l’efficacité due à l’endossement de la marque par l’artiste.



Le paradoxe du placement de produit

Au regard des résultats de cette étude, on constate qu'il existe un "paradoxe du placement de produit". Expliquons-nous. Les conditions qui semblent otpimiser le souvenir de la marque (logo dans le décor, nom de la marque citée par les acteurs) ne sont pas forcément celles qui optimisent son image. Ainsi, on a tous en mémoire un film qui nous a déplu parce qu'il était pollué par de trop nombreux placements de produits ou que les marques étaient mal intégrées au scénario.
L'étude explore également de nouvelle formes éventuelles de placement de produit, telles que les émissions de flux ou de nouveaux programmes autres que les fictions TV.

Finalement, si l'on dévait résumer, on dirait que l’enjeu, pour réussir son placement de produit, consiste à trouver le juste équilibre entre une intégration naturelle et subtile, au risque de passer inaperçu, et une intégration trop manifeste, qui risque de dégrader l’image de la marque.

Source: www.snptv.org




lundi 31 mai 2010

Premiers pas dans la pub pour Plus belle la vie


Telfrance, le producteur de la série Plus belle la vie, l'avait annoncé, c'est désormais officiel.

Après l'aval accordé par le CSA concernant le placement de produit suite à la délibération du 18 mai 2010 sur les conditions de diffusion des communications commerciales, la série à succès a franchi le pas et intégré une marque lors d'un récent tournage.

"Le placement produit, pour l'instant, c'est symbolique, mais on recherche éventuellement des partenaires à fort potentiel pour certains accessoires intégrés dans le scénario", explique Christophe Marguerie, président de Telfrance. "Nous le ferons tout en respectant la ligne éditoriale du feuilleton, on ne va pas tuer la poule aux œufs d'or !"

Le mystère est dévoilé par Christophe Marguerite dans la lettre Media + du 27 mai dernier « Nous avons tourné le premier épisode avec placement de produit la semaine dernière : il s’agit d’une marque de test de grossesse, scénarisée dans le feuilleton ».

Il semblerait que ce ne soit que le début... A espérer que fiction et réalité fassent bon ménage!



mercredi 26 mai 2010

Sex and the City 2 : La rupture

Après des années passées entre petites tapes et grandes caresses, c’est désormais officiel, c’est fini. Carrie Bradshaw vient de rompre avec Apple. Mais, c’est une maline, elle a assuré ses arrières (et là je ne parle pas de ses fesses mais de son compte en banque) avec HP.

C'était une scène emblématique: Sarah Jessica Parker, alias Carrie Bradshaw dans la très célèbre série Sex and the City, assise devant son Mac en train de taper ses réflexions quotidiennes. Eh bien, c'est du passé, ce Mac sera remplacé par un PC dans le deuxième opus de la série qui sortira dans les salles en juin prochain. De quoi choquer les inconditionnels de la série!



Tout comme Jennifer Lopez, SJP a su faire d'elle une marque. Mais ce qui est révolutionnaire, c'est la manière dont elle introduit ses produits personnels dans ses films. Cela a été le cas avec la marque Halston Heritage pour laquelle elle a récemment été nommée "chief creative officer". Elle a été jusqu'à s'assurer que la robe blanche qu'elle porte sur l'affiche du film soit disponible sur net-a-porter.com. En gros, si vous avez 325 dollars, vous pouvez vous habiller comme Carrie!

Aujourd'hui chaque aspect de la vie de l'héroïne est réduit à une "vignette" qui peut être monétisée. On comprendra mieux pourquoi Apple, qui rappelons-le ne monétise pas le placement de ses produits dans les films, ne remporte pas la préférence de la star. Entre choisir une marque célèbre pour son design et une marque qui peut vous rapporter quelques milliers, voire millions de dollars, le choix est vite fait!

Sur son site Internet, le New York Post a cherché à comprendre ce revirement des plus choquants! Comment peut-on délaisser Apple pour HP ?!? $$$ . Le constat est vite dressé. Si Sarah Jessica Parker est multimillionnaire, ses méthodes sont celles d’une femme économe et près de ses sous.

Anecdote croustillante, sur le tournage de son ancien film, la star a gardé 12 paires de verres à cocktails Swarovski utilisés dans une scène de mariage, le butin s'élevant tout de même à près de 5 000 dollars. Sans compter toutes les robes, chaussures, pièces de maroquinerie et bijoux qu'elle a pu mettre de côté grâce à son rôle de fashionista dans la série à succès.

Consciente de sa frugalité, l'actrice déclarait dans les colonnes du New York Times en 2000 qu'elle a «une drôle de relation avec l'argent et d'ajouter qu'elle est "super-économe"». En cause, son enfance passée loin des quartiers huppés de Manhattan au milieu de 8 frères et soeurs.

Le doute est encore moins permis lorsque l'on voit la nouvelle publicité HP...



Voici un aperçu de ce qui vous attend!



dimanche 16 mai 2010

Soirée ciné: L'amour c'est mieux à deux

Nouvelle expérience pour Place My Product le blog, ce week-end, je suis allée au cinéma avec mon petit carnet à la main!

Sorti dans les salles obscures depuis le 5 mai 2010, "L'amour c'est mieux à deux" est réalisé par Dominique Farrugia et le jeune réalisateur Arnaud Lemort. C'est l'agence parisienne Marques & Films qui a géré les placements de produits, selon sa page Facebook.


Décrytage et analyse.

Manu Payet joue dans le film le rôle d’un avocat spécialisé dans les divorces. Gros dragueur pour le besoins du film et sûrement dans la vraie vie, il porte des lunettes Ray Ban. Un accessoire qui colle plutôt pas mal avec ses costumes bien taillés d’avocat successful. Si l’on voit que très rarement la marque, on reconnaît très clairement la forme des New Wayfarer qui font le succès de Ray Ban depuis plusieurs mois.

Dans le film, Manu Payet est le meilleur ami de Clovis Cornillac, qui semble exercer une profession qui rapporte bien, vu la beauté de son appartement. Comme tout homme d’affaire moderne, Vincent et Michel ne communiquent qu’avec leur smartphone favori, un Blackberry. Pour ce placement, aucune marque n’est visible à part la brève apparition d’un logo(si ma mémoire est bonne), un bon placement furtif.

Dans les premières minutes, Vincent rejoint sa petite amie du moment à un match de basket. Dans la salle de sport, deux marques sautent aux yeux : l’assureur Malakof Médéric et la ville Levallois Perret sont affichés sur des pancartes autour du terrain. Echange de visibilité contre prêt de la salle pour le tournage? Très beau coup en tous les cas.

Les deux amis se rejoignent plusieurs fois dans une salle de sport pendant le film. A chaque passage, Clovis Cornillac est en plein entraînement sur une machine dont on peut très clairement lire la marque : Technogym. Pour faire du sport, il faut des tenues adéquates, c’est pourquoi nos amis sont tout deux sponsorisés : Clovic Cornillac court pour Nike et Manu Payet pour Adidas.

Autre environnement de tournage, la rue. A deux reprises, c’est une berline Audi que l’on peut voir garer sur le bas côté.

La marque Thalys est visible dans la gare du Nord où se déroule la scène finale. Visible mais également citée à plusieurs reprises, tout comme Kit Kat que l'on voit à travers d'autres barres chocolatées, clairement citée par Manu Payet.

Dans la catégorie bling bling, l’employé maltraité et un peu bête de Jonathan Lambert porte une montre Rolex et une ceinture Dolce & Gabanna dont on peut voir le logo en très gros plan dans l’un des scènes.

Au total de ce film plutôt divertissant, nous avons donc 12 marques. Joli score!

vendredi 14 mai 2010

Product Placement Man

Pour les plus grands fans de la bande dessinée (et les autres), le film Iron Man 2 est sur les écrans français depuis le 28 avril.

Et comme toute super production hollywoodienne, Iron Man 2 a eu droit à sa grosse dose de placements de produits, certains évidents, d'autres moins. Cette avalanche de product placement a valu au film de nombreux articles sur la toile : du site spécialisé Product Placement News au très sérieux Los Angeles Times. Un blogueur du Wall Street Journal s'interroge: la liste n'est-elle pas trop longue?

Selon Front Row Analytics, la marque automobile Audi, le soda Dr Pepper, les articles de sport Dick's et le premier éditeur mondial de logiciel d'entreprise Oracle ont investi près de 3 millions de dollars pour être placés dans le film. Au total, ces produits apparaissent 53 secondes pour 1h57 de film.

Nous pouvons voir, entre autres, Tony Starck conduire une Audi R8 Spyder, une canette de Dr Pepper sur la table de sa maison, les articles de la marque Dick's sur une bouteille d'eau pendant qu'Oracle apparaît plusieurs fois à travers tout le film, sans compter Burger King, Diesel...


"Des entreprises comme Audi, Dr Pepper, Oracle et Dick's construisent leur marque en réalisant ce type de placement de produit très influent", explique Eric Smallwood, vice président de la gestion des projets de Front Row Analytics.
"Chaque entreprise est alors capable de présenter ses produits à une audience de masse, ce qui prouve qu'ils sont à la pointe."
Notons que la première semaine du film a, pour le moment, rapporté près de 133 600 000 millions de dollars à travers le monde...


mercredi 5 mai 2010

Le tabac roule les jeunes dans les films

Une étude menée par des chercheurs de l'université de Nottingham a fait un véritable tabac dans la presse anglo-saxonne la semaine dernière. Sujet de l’étude ? Le placement des marques de cigarettes dans les films, essentiellement dans ceux destinés aux enfants et aux adolescents. L’étude a notamment été relayée par The Times, The Telegraph et The Guardian.

En analysant les 15 films ayant réalisé le plus d’entrées dans les salles obscures chaque année entre 1989 et 2008 (soit quand même 300 films! ), les auteurs de l’étude ont relevé chaque apparition du tabac et tout ce qui le caractérise : paquets de cigarettes, briquets, cendriers...



Résultat : malgré une chute du nombre d’images de cigarettes dans les films ces 20 dernières années, les grands acteurs de l’industrie du tabac ont multiplié les placements de produits.

Il est ainsi apparu que le tabac est présent dans 70% des films examinés, dont plus de la moitié était destinée aux enfants ou jeunes adultes. Les chercheurs ajoutent par ailleurs que le placement de produit était près de deux fois plus important dans les productions britanniques.

En tête de liste, Renée Zellweger, dans le Journal de Bridget Jones, ne fume pas moins de 12 marques de tabac différentes, pendant que Hugh Grant fume régulièrement des Silk Cut. Une mise en scène qui pourrait s’expliquer si la Bridget Jones du livre dont est tiré le film était une grosse fumeuse. Sauf que le fameux livre ne mentionne ni le tabagisme de ses protagonistes ni aucune marque de cigarettes...

Tous types de films confondus, Silk Cut et Malboro sont les marques les plus visibles à l'écran. Dans Terminator 3, la marque bien connue pour ses paquets rouges et blancs apparaît pas moins de 6 fois dans une même scène.

Alisa Lyons, étudiante chercheuse à l'université de Nottingham, a déclaré que les conclusions devaient mener à une révision des critères de classification afin de protéger les jeunes les plus vulnérables.

Le professeur John Britton, chef d'épidémiologie de l'Université et co-auteur du rapport, ajoute qu'il est "bien établi que les industries du tabac utilisent les films afin de promouvoir leurs produits depuis des années. Les adolescents qui voient les acteurs principaux fumer sont susceptibles de fumer à leur tour."









vendredi 23 avril 2010

Plus important que les stars? Le placement de produit!

Dans le petit monde du cinéma, un nouveau métier a fait son apparition : négociateur entre grandes marques et producteurs de films en matière de placement de produits.

L’objectif est simple ; il s’agit de permettre à un scénariste et/ou producteur d’enrôler une marque afin que celle-ci puisse placer ses produits et son logo dans un film avant même que le scénario ne soit terminé ou les acteurs engagés.

Plus puissant que les scénaristes, les producteurs ou les acteurs, ces fins négociateurs sont en train de changer les règles du tout Hollywood. Intervenant de plus en plus tôt dans le processus créatif, ils ont maintenant plus de poids qu’un Johnny Depp devant la caméra ou un Tim Burton derrière.

« Il ne fait aucun doute que les cadres de l’industrie se posent la question de savoir si un placement de produit pourrait aider leur projet », explique Phil Hart, président de MMI Product Placement, agence leader en la matière chez nos amis canadiens.

Parce qu’en plus d’apporter un certain réalisme dans les films, les placements de produits représentent une manne financière non négligeable qui contribue au financement, partiel ou total, de la production. Finalement, la pratique est profitable à tous. Les marques s’offrent une discrète publicité valorisée par le jeu des acteurs ; les producteurs amoindrissent considérablement leur budget de production ; les téléspectateurs, quant à eux, n’y voient généralement que du feu tant le produit est intégré dans l’histoire du film.



Finalement, où est le mal?

Alors que le placement de produit semble de plus en plus orienter l’écriture du scénario, certains craignent une lente dérive vers de longues publicités scénarisées. Selon Hart, si une production peut compter sur quelques vedettes, une bonne distribution et une bonne histoire, le jeu en vaut la chandelle, et d’ajouter « lorsqu’on voit une vedette utiliser un produit que nous utilisons, ça valide votre choix. »

Entre véritable opportunité et crainte de la dérive, il ne fait nul doute que le placement de produits a encore de beaux jours devant lui.

jeudi 22 avril 2010

Du placement de produits en tablettes


Inspiré par le développement des jeux vidéo, Yahoo a travaillé sur un nouveau modèle de publicité sur tablettes, notamment l’IPad d'Apple, afin de fournir aux marques une alternative dans l’exploitation de son réseau publicitaire.

Vers plus de placement de produits

La stratégie adoptée par les nouveaux écrans évolue vers le placement de produits, également vu à la télévision, dans les clips ou les films, bien loin des traditionnelles bannières publicitaires généralement utilisées sur les téléphones portables et ordinateurs.

La publicité mobile a eu du mal à prendre de l’élan ces dernières années. La tablette d’Apple, de son côté, offre plus de puissance sur un plus grand écran « Sur mobile, vous devez sur-simplifier le message publicitaire » commente Sandeep Gupta, directeur des applications de Yahoo. « La tablette peut être plus grande, mais parce que c’est plus divertissant, c’est moins envahissant. »

Gupta appelle ce modèle d’annonce une « interface d’utilisateur », celle-ci s’intégrant parfaitement dans la plate-forme d’annonce de Yahoo. Les utilisateurs pourront télécharger l’application gratuitement depuis n’importe quel Apple Store.
Les ingénieurs de Yahoo ont commencé à créer une mise en page dynamique de telle sorte que lorsque l’utilisateur recharge sa page d’accueil – qui ressemble à un salon avec un canapé, des magazines et une télévision – il connaîtra une expérience différente. Peut-être que la prochaine fois qu’un utilisateur lancera l’application, il verra une canette Coca-Cola, un chocolat chaud de chez Starbucks, un tapis de chez Ikea et des haut-parleurs Bose raccordés à une télé LG…

De l'intrusif au créatif

Grâce à la connexion Wifi et/ou 3G de l'iPad et de la multitude d'autres tablettes, cliquer sur une canette de Coca-Cola pourra amener l’utilisateur vers le site web de la marque.

Yahoo attend des marques et de ses partenaires la création d’un « art interactif ». Gupta ajoute également que la possibilité de modifier le contenu de la page d’accueil Yahoo offre des options de ciblage pour les annonceurs. « Nous savons que ce type d’annonce interactive fonctionne car l’année dernière, nous avons réalisé des publicités sur le thème du foot qui ont eu un bien meilleur taux de clic que les bannières publicitaires traditionnelles. »

Ce modèle publicitaire sur tablette risque de vite trouver son public dans la mesure où de plus en plus de fabricants entendent lancer leur propre tablette. Les analystes pensent que près de 50 concurrents apporteront leur version sur le marché. A noter que l’IPad a été écoulé à 300 000 exemplaires le premier jour…

mercredi 21 avril 2010

Rihanna: faites ce que je dis, pas ce que je fais

Remember... Rihanna déclarait récemment au magazine en ligne NME "Je déteste faire du placement de produits".
Bien que la chanteuse ait ouvertement critiqué l’usage abusif et inapproprié du placement de produits dans le dernier clip de Lady Gaga « Telephone » (cf post du 21 mars - Kelly Rowlands needs help !), elle ne s’en prive pourtant pas !

Présenté le 12 février 2010, son dernier clip Rude Boy, extrait de son album Rated R, a rencontré un succès immédiat. Dans cette vidéo entièrement tournée en studio, Rihanna a réussi le pari audacieux de mélanger à la fois ses racines caribéennes et un univers coloré très 60’s.

La vidéo de 3’45 fait cette fois-ci la part belle à la marque Casio et à ses montres Baby-G et G-Shock Mini. « Nous sommes ravis que Rihanna représente notre marque dans son clip », explique Shigenori Itoh, vice président de Casio. Et d’ajouter « En tant que créatrice de tendances dans la mode et le monde du divertissement, Rihanna est le parfait exemple du style et de l’originalité que Baby-G et G-Shock Mini symbolisent fièrement. »




Casio ne s’arrête pourtant pas là et s’offre en prime la chanteuse sur son site Internet www.baby-g.com.
La vidéo a déjà été visionnée plus de 39 millions de fois; Casio réussit là un coup de maître.



Cependant, plusieurs internautes n'ont pas manqué de réagir suite à cet article sur NME et critiquent ce changement de cap si soudain.
Un florilège des commentaires en ligne:

"Alors ne le fais pas"

" Rihanna est une idiote. Tu n'auras pas un gros budget pour tes clips sans placement de produits"

"Tu sais ce que je déteste, ces pop stars commerciales qui se plaignent de toutes les choses qu'elles doivent faire"




mercredi 7 avril 2010

Kelly Rowland needs help!

De plus en plus populaire Outre-Manche, le placement de produit s’affiche sans complexes. Oubliée l’intégration quasi subliminale au storytelling, l’évocation judicieuse, la subtilité, il se voit et se revendique. Mieux, on le recrute par appels d’offres!

C’est ce que n’a pas hésité à faire l’ex-Destiny’s Child, Kelly Rowland. A travers un mail d’invitation, la chanteuse affirme être à la recherche de potentiels partenaires pour apparaître dans son prochain clip.

A la clé ? Une vidéo diffusée à travers le monde, synonyme d'une visibilité inestimable.

Alors, Kelly Rowland à court pour financer son clip ? Heureusement, plus d’une marque sera certainement là pour lui prêter main forte…


Rihanna, elle, n'est pas de cet avis et le fait savoir. La chanteuse de 23 ans critique ses petites camarades qui font le bonheur des Coca-Cola et autres Samsung. Bien qu'elle ait travaillé avec Nokia en novembre 2009 pour lancer son album "Rated R", elle explique que les vidéos devraient se contenter de raconter l'histoire de la chanson.
Ne voulant pas que ses clips ressemblent à de véritables spots publicitaires, elle ajoute tout de même qu'elle n'a pas toujours le choix, parfois même pour des "raisons politiques", mais que ce n'est jamais sa volonté première. Voilà qui est dit!

samedi 3 avril 2010

L'Ipad en avant-première sur ABC

Comme le prix de son action, Apple va toujours plus loin en ce qui concerne le placement de produit. Cette semaine, au pays du bœuf aux hormones (oui, j’ai regardé Capital Terre), Apple a eu droit à un nouveau placement de produit totalement gratuit de 22 minutes. Oui. 22 minutes.

Un véritable film publicitaire hallucinant pour le dernier produit de la firme de Cupertino, l’iPad. Hallucinant car cette fois, c’est tout un épisode d’une série de premier plan « Modern Family » qui a été totalement pensé autour du produit.



Diffusé le mercredi 31 mars sur ABC, l’épisode, intitulé « Game Changer », place l’intrigue autour de Phil, le mari un peu geek et maladroit de Claire, qui ne veut rien de plus pour son anniversaire qu’un Ipad. Etrange coïncidence, l’anniversaire de papa Phil tombe le même jour que la sortie de l’Ipad, le 3 avril.




Bien qu’ayant réalisé l’un des meilleurs scores de son histoire avec 9,3 millions de téléspectateurs, certains fans de la série ont été choqués par ce placement de produit jugé trop flagrant.

Depuis ses débuts, « Modern Family » est l’un des shows télévisés les plus populaires aux Etats-Unis. Evidemment, les réactions ne se sont pas fait attendre surtout du côté des fans de la première heure. Ils ont ainsi fait part de leur indignation face à cette stratégie grossière de marketing d’entreprise. On peut comprendre leur indignation, le placement de produit est devenu tellement présent sur le petit écran qu’il est difficile d’y échapper. Placement classique, institutionnel, évocateur ou furtif, tout est une question de mesure…

Les porte-parole d’Apple ont une nouvelle fois souligné que la marque ne reçoit aucune compensation financière pour ses placements de produits. S’ils apparaissent à l’écran, c’est parce que les scénaristes et producteurs le veulent bien !

Essayons maintenant de considérer l’épisode sous un jour nouveau. L’intrigue a-t-elle finalement un sens ?
La vérité, c’est que le scénario colle parfaitement au personnage de Phil. Et puis n’oublions pas que la série à succès a « Modern » dans son nom, on s’attend à ce que les épisodes s’inscrivent dans leur temps !

Ce nouveau coup de génie marketing a aussi entraîné des retombées médiatiques non négligeables, notamment dans le célèbre « Wall Street Journal » qui n’a pas manqué de relater la merveilleuse histoire de l’Ipad. Encore plus fort, cet article, comme beaucoup d’autres, a été publié sur la page Fan sur Facebook qui compte plus de 64 400 aficionados.




dimanche 21 mars 2010

Lady Gaga, véritable machine à pub

Si les artistes français se montrent encore un peu frileux à l’égard du placement de produit, les chanteurs américains semblent avoir institutionnalisés la pratique.

Au fur et à mesure des clips de Lady Gaga, les téléspectateurs ont découvert ses bagues Dior, sa montre Casio, son goût pour le Campari et sa passion pour le site de poker en ligne Bwin.com.

Dans son dernier clip Telephone lancé le 12 mars dernier, la chanteuse, de son vrai nom Stéfani Germanotta, nous offre un featuring avec la non moins connu Beyoncé sexy, déjanté et coloré qui fait la part belle au placement de produit.



Au total, pas moins de 11 marques apparaissent !

1:34- Heartbeats (kit main libre)
2:06- Virgin Mobile
2:17- Diet Coke
4:15- Virgin Mobile
4:24- HP
4:28- Plenty Of Fish (site de rencontre)
4:44- Chevrolet
5:37- Polaroid
6:24- Wonder (pain de mie)
6:36- Miracle Whip (boisson)
8:31- Polaroid












































Selon un chroniqueur du Los Angeles Times, ce n’est plus un clip, « c’est une émission de télé-achat dansante. »

La raison ? Dans une industrie musicale en berne depuis ces dernières années, les artistes et producteurs cherchent de nouvelles sources de revenus. Comme l’affirme Olivier Bouthillier, directeur de Marques et Films, agence française spécialisée dans le placement de produit, « si on voit la marque, c’est qu’il y a accord financier. »

Accord financier ? Pas si sûr. Le très bien renseigné Advertising Age fait les comptes. Résultat ?

Le placement de produit à la sauce Lady Gaga, c'est du sur mesure.

Détail de la facture donné par Troy Carter, manager de Lady Gaga et PDG de Coalition Media Group :

On savait que Lady Gaga aimait bien toucher à tout. Pour le placement de produit elle donne aussi son avis.

Une bonne partie des marques qui ont eu droit à plus de 20 millions de visionnages rien que sur YouTube (et en seulement une semaine) n'ont pas payé 1 cent.

Hé oui, ça vaut le coup de faire partie des marques qui font partie de la vie de la star.

Lorsque Lady Gaga fait ses bouclettes avec une cannette de Coca Light, ce n'est pas en échange de centaines de milliers de dollars, c'est juste pour rendre hommage à sa maman.

Autre séquence, quand la chanteuse prépare son sandwich avec du Wonder Bread et du Miracle Whip. Alors que Miracle Whip a payé pour apparaître dans le clip, pour Wonder Bread c'est cadeau... Simple suggestion de la Lady.

Plusieurs ont le même statut. Elles ont droit à des clins d'oeil (bien appuyés) car elles sont en contrat avec la Lady. C'est le cas de Virgin Mobile, sponsor de sa tournée. C'est aussi le cas des marques Interscope Music (écouteurs) et Hewlett Packard avec l'apparition du Beats.

Si on voit la marque Polaroid, c'est tout simplement parce que, depuis janvier, Lady Gaga occupe le poste de Creative Director.

Le site de rencontre PlentyOfFish.com participe aussi à l'orgie marketing. La marque est actuellement en discussions avec l'équipe de Lady Gaga chez Universal pour partenariat.

Kimberly Kaplan, interrogée par Advertising Age dit être satisfaite des retombées avec, pour le moment, une augmentation de 15% des requêtes concernant le site sur les moteurs de recherche.

Les marques ne sont pas les seules à s'arracher le succès de la chanteuse sous acides, son ex producteur et accessoirement, ex petit ami Robert Fusari, vient de lancer une procédure contre la société de Lady Gaga. Il ne demande pas moins de 30 millions de dollars pour le rôle qu'il a joué dans la transformation de sa protégée en star internationale.

Depuis plusieurs mois, Lady Gaga est un nom, une marque, qui peut coûter cher!